Critère ESG : un engagement contrasté pour les entreprises du CAC 40

Actualité WAAGE PRO, Publiée le 19 janvier 2024

Source : les echos

Comme chaque année, investisseurs et gestionnaires d'actifs du Forum pour l'investissement responsable questionnent les grands groupes de la cote parisienne sur les sujets ESG.

Peut vraiment mieux faire. Comme chaque année depuis 2020, le Forum de l'investissement responsable (FIR) a passé au crible les sociétés du CAC 40 sur leur engagement ESG. Et le résultat est mitigé.

Dix questions écrites ont été envoyées par le FIR - qui rassemble des investisseurs (dont la Caisse des Dépôts, le FFR, la MAIF, AG2R La Mondiale), des gestionnaires d'actifs (Amundi, Allianz GI, AXA IM, BNPP AM, La Française, etc.) des consultants (Morningstar, France Invest, etc.) et des membres de la société civile - aux quarante plus grandes capitalisations de la cote parisienne. Elles portaient sur les trois piliers ESG (enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance), à l'occasion des assemblées générales.

Questionnaire plus exigeant

Le sujet du télétravail a été remplacé cette année par celui de la politique de rachat d'actions, qui doit faire à la fois l'objet d'une définition claire et concerner le plus de salariés possible pour améliorer le partage de la valeur. Pour chaque question une note de 0 à 3 a été attribuée.

 Le résultat global est passé de 1,33 point l'an dernier à 1,11 point cette année. Une baisse qui s'explique essentiellement par le niveau d'exigence plus élevé dans l'analyse des questions. Ce durcissement est revendiqué par le FIR. « Les investisseurs responsables souhaitent que les entreprises aient des stratégies détaillées et précises à la hauteur des enjeux de durabilité. Ceci coïncide avec une accélération alarmante du changement climatique, des perturbations massives des écosystèmes ou encore un accroissement des inégalités  », indique Nathalie Lhayani, présidente du FIR.

Comme les autres années, le FIR note une maturité plus avancée sur le sujet environnemental que sur les enjeux sociaux et de gouvernance. Deux domaines sont particulièrement négligés par les grands groupes : l'engagement en matière de fiscalité et celui en matière d'épargne salariale responsable.

L'Oréal et Veolia en tête

Le haut du podium est occupé par L'Oréal et Veolia, avec une moyenne globale de 1,9 point. L'Oréal se distingue en particulier sur le climat, la biodiversité, le salaire décent, l'épargne salariale et le lobbying responsable. Veolia obtient de son côté la meilleure note sur la rémunération des dirigeants, le rachat d'actions et l'épargne salariale. Michelin arrive à la troisième place du classement. Au bas du tableau se trouvent Eurofins Scientific (0,1 point sur 3), ArcelorMittal, puis, ex aequo, EssilorLuxottica, LVMH [propriétaire des « Echos »], Publicis et Thales.

Par thématique, Pernod Ricard arrive en tête sur les questions environnementales, suivi de Schneider Electric et L'Oréal, à égalité en deuxième position.

Sur les questions sociales, Veolia est en tête du classement auprès de Michelin, suivis de L'Oréal et Schneider Electric. Enfin, AXA et Total-Energies se distinguent sur le volet de la gouvernance.