Impôt : BSPCE, le verdict du Conseil d'Etat
Actualité WAAGE PRO, Publiée le 19 janvier 2024Source : les echos
BSPCE ! Derrière cet acronyme quasi imprononçable se cache l'une des clés du succès des start-up françaises et le principal outil dont disposent les jeunes entreprises pour concurrencer les salaires offerts par les grands groupes et ainsi attirer les meilleurs talents.
Les « bons de souscription de parts de créateur d'entreprise » sont des bons incessibles alloués par des entreprises ayant moins de quinze ans à leurs salariés, dirigeants et administrateurs, leur permettant de souscrire des actions pendant une certaine période (plusieurs années en général) pour une valeur figée à la date d'émission des bons.
Si la valeur de l'action sous-jacente augmente, le bénéficiaire aura ainsi intérêt à exercer son droit, notamment à l'occasion de la cession de tout ou partie du capital de l'entreprise. Sur le plan fiscal et social, le gain de cession ainsi réalisé ne sera alors soumis à aucune cotisation sociale et bénéficiera du régime de la flat tax au taux global actuel de 30 % si le bénéficiaire exerce ses fonctions depuis au moins trois ans.
Dans sa doctrine publiée, l'administration fiscale avait estimé que les actions issues de BSPCE ne pouvaient être souscrites en plan épargne en actions (PEA), les privant ainsi de l'exonération d'impôt sur le revenu offerte par ce régime.
Saisi d'une demande d'annulation de cette doctrine, le Conseil d'Etat (8 décembre 2023, no 482.922) vient, à l'inverse, de juger qu'aucun texte ne s'oppose à ce que des sommes versées sur un PEA soient employées pour la souscription, en exercice de BSPCE, d'actions éligibles à ce plan.
Reste toutefois à préciser quelle fraction du gain réalisé sur ces actions bénéficiera du régime du PEA : le Conseil d'Etat ne le dit pas…